08/04/2018
il fait beau
Névrose de rêve
Éros heureux
Irrésistible rose iris
- Arase, irise, ô rose
Mer d'Iroise !
Susurrent les vagues
À l’âme grise
12:57 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
04/04/2018
ambivalence
C’était un accident, un évènement non prémédité. Les choses se sont trouvées comme ça, la situation était telle, je m’y suis naturellement coulé. J’ai topographié l’environnement, en ai fait de multiples croquis. De tout, il y a avait de tout, tout bien mélangé, des éclats coupants de rire et des pleurs liquéfiants, le ciel en bas, la culture et le cul, puis le doigt barrant la bouche, le sceau du secret. Et le non-dit a trouvé d’autres manières de signifier ce qu’il avait à dire, inversant la charge affective. Tout cela n’était pas très grave, j’ai su comment dire les choses graves sans qu’elles le paraissent, prenant toujours bien soin de laisser planer l’ombre intranquille d’une certaine ambiguïté. C’est ainsi que j’ai pris corps dans l’ambivalence.
09:54 Publié dans textes & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
28/03/2018
bye bye Facebook
Et donc j’ai été chassé de la matrice Facebook par une organisation hackeuse. En réalité, j’ai préféré clôturer mon compte, pensant naïvement que l’organisation allait faire de mon profil le support d’une idéologie de merde, mais c’est sans doute encore plus basique que ça, il s’agit bien plus certainement de pourrissement cybernétique, par propagation de messages infectés, via le carnet d’adresses virtuelles que j’avais pu constituer.
En réalité je crois que je devrais plutôt remercier cette organisation, qui me permet de mettre enfin un terme à cette activité (ou en tous cas un arrêt salutaire), qui était devenue plutôt nocive pour moi. Je suis effectivement très heureux d’échapper enfin à cette affreuse société de flicage, de foire à l’égo, que dis-je cet égout, dans lequel surnage parfois, il est vrai, des choses sensibles, mais irrémédiablement noyées dans le flot indécent de tout et n’importe quoi.
Car oui, j’étais devenu un camé de ce petit monde, j’y passais bien trop de temps, m’y oubliais, mais m’y oubliais vraiment, dédaignant la réalité de ma vie pour investir sa version fantasmée. Combien de fois me suis-je surpris devant cette matrice, le cerveau totalement vidé par tout ce que j’y lisais, tout ce que j’y voyais, revenant quasi-groggy dans ma réalité, oubliant les choses les plus essentielles; c’est bien pire que la télévision. Qu’est-ce que j’ai pu fantasmer sur certains sociétaires, les imaginant avec telle ou telle disposition à mon égard, tous ensemble plongés dans une affreuse émission de téléréalité évaluée à coup de likes. Les messages déplacés que j’ai pu envoyer parfois, ceux que j’ai reçus. L'hyper-centralisation aussi, un petit monde à portée de clic, le monde de l’écran, le monde des gens planqués derrière l’écran, et j’ai vu mes publications se conformer elles-mêmes à cet ensemble improbable, je n’y disais plus rien de très intéressant je crois, car je ne voulais heurter personne, car je suis un type civilisé et courtois, discret dans un système social, plus prolixe dans les espaces consacrés, et j'ai bien certainement fini par tout mélanger dramatiquement. Cette histoire arrive donc à point nommé pour prendre la distance dont je manquais je crois. Mais à vrai dire la socio-virtualité m’intéresse tout de même, c'est un monde qui s'ouvre, et j’ai maintes fois réfléchi sur tel ou tel aspect de cette nouvelle réalité, et peut-être arriverais-je à en faire un objet concret.
Comme je suis tranquille maintenant, comme c’est silencieux, comme je sens mes idées s’associer à nouveau librement, loin de cet affreux vortex clignotant, sans attendre ces adhésions désincarnées – les likes – distribuées par des gens dont j'appréciais parfois les remarques ou les publications, pris en otage de la logique machinique d’un algorithme perversement a-humain, et de l’inflation systémique de l’égo. Ce réseau social désincarné a inventé une nouvelle forme de souffrance : la multitude, c’est de multitude que l’on souffre là-dedans, de disparition dans la multitude. Et pour ne pas s’y noyer, il faut rengorger son ego, c’est affreux, juste affreux. Et on y prend de très mauvaises habitudes, des habitudes que l’on transpose ensuite dans l‘autre réalité, la réalité réelle, des habitudes que je veux perdre.
Je vais réinvestir le réel maintenant, j‘ai besoin de lien matériel, toucher et sentir, et lorsqu’on me demandera mon fb, je dirai que je n’en ai pas et que je n’en veux pas.
J’aurai aimé cette matrice tout de même, et j’ai été relié à des choses importantes pour moi, à un moment où j’étais très isolé, puis je m’y suis trouvé englué, véritablement englué, car il y a des gens là-dedans, des gens que j’ai pu apprécier, réunis et maltraités dans une socialité factice (elles le sont toutes, mais celle-ci encore davantage), une socialité à moindre frais, une horreur à bas bruit.
J’y reviendrai peut-être, mais probablement très différemment, probablement très discrètement, je ne sais pas encore très bien.
Merci les hackers.
14:29 Publié dans blogging | Lien permanent | Commentaires (0)
15/03/2018
j'ai pas pied
Quand j’écris souvent j’ai pas pied
j’ai du papier aussi bien sûr, et c’est
sans doute lié, mais par-dessus tout
l’acte d’écrire présuppose de nager
dans des eaux où j’ai pas pied, et
aussi trouver la manière de nager
selon l’écrit en question.
Il n’y a pas de façon générale de
nager quel que soit l’écrit, c’est faux
archifaux, j’écris ceci comme ça
parce que c’est comme ça et pas
autrement, et si ça ne l’était pas, ce
serait autre chose mais pas ça, c’est
pourquoi je nage comme ça.
C’est l’aventure, tout vient en même
temps, le propos et son emballage,
l’emballage fabrique le propos
et réciproquement, à fond la forme
à mémoire de fond qui transforme
fondamentalement formidablement
le fond de commerce formulé.
Oui, tout en même temps
pour que ça marche bien
de rapides aller-retours
vite vite, tac-tac, petit coup
de ciseaux ici, reprendre la
mèche là, tac, ici, bouge plus
ah oui, c’est presque bon, je
rajoute encore ce dernier mot.
15:40 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
21/01/2018
C’est la nuit
à Christophe Tarkos
C’est la nuit de la lecture, la fête de
la lecture contre la nuit de l’ennui c’est
la fête de l’afête toute la nuit
enfin l’arrêt de l’ennui grâce à
la lecture de la fin de la nuit
c’est la fin de la lecture qui nuit
la fin de la fête de l’ennui enfin
c’est la nuit, merci la nuit, merci
vaste nuit, pleine de nuit, c’est
enfin la vaste plaine de nuit
attention et merci à la nuit
sans bruit la lecture de la nuit
la vaste nuit dans la plaine de la tête
pleine de lecture, d’attention
merci à la lecture d’attention la nuit
c’est enfin l’attention pleine dans la tête
la plaine d’attention entêtée
pleine de nuit défaite en lecture
la fête de la lecture de la nuit
en tête dans toute la plaine ennuitée
attention à la tête de lecture
attention à la lecture de la nuit
pleine d’attention, vaste plaine
en quête de lecture étendue
toute la nuit, la vaste plaine de nuit
merci la nuit, la lecture enfin
dans la tête dans la nuit merci
la lecture la lecture la lecture
attention à la nuit la plaine la lecture
attention à la tête de lecture attention
à la nuit la vaste plaine de nuit
attention et merci c’est la fête
c’est la nuit la lecture et la fête
dans la tête dans la nuit
dans la vaste plaine ennuitée
merci attention à la nuit la lecture
vaste et pleine dans la tête
merci merci attention
merci de votre attention
11:21 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
20/10/2017
camp intermédiaire
Petit texte sans grande importance, adjuvant, pour atteindre un palier stable, où il sera possible de se tenir un moment tranquillement. Pas non plus une conclusion, ce n’est pas la fin d’un processus, ou alors je ne suis pas au courant, non juste un palier stable, pour se poser un instant et réfléchir, à ce qu’on a fait ou pas, la direction qu’on souhaite emprunter; bilan et perspectives managerialement parlant. Donc un texte habitable, simple et accessible, un espace facile à monter démonter, comme une tente igloo. La vue doit être dégagée, au maximum, je ne vais pas installer cet abri de fortune au fond d’une vallée jamais visitée par le soleil, ni sur un col balayé par les vents, non plutôt sur un plateau intermédiaire, avec une façade rocheuse, contre laquelle il sera possible de s’arcbouter sans craindre une attaque de ce côté. Et là il est possible et loisible de décanter ce qu’on a vécu, déboucher les alvéoles, pour qu’elles puissent à nouveau s’emplir de tout ce qu’on voudra, de tout ce qui est là. C’est un rite, sans la pompe, mais un rite, je vois difficilement comment ne pas échapper, un minimum, à toute forme d’élaboration qui aurait fait ses preuves, dans l’histoire humaine. Et quand bien même je pourrais y échapper, je ne vois pas pourquoi je le ferais, ni quels bénéfices je pourrais en retirer. Bienvenue dans ce camp intermédiaire, merci de bien vouloir procéder à quelques ablutions. Ensuite bonne route.
08:47 Publié dans textes & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
30/09/2017
Pas la peine
quelque chose ne va pas papa
j'ai pas pu pouvoir, c'est pas pire
j'ai purement patatraqué
pas la peine de pousser
ça passe plus les petits pas
j'ai pas, j'ai plus, j'ai fait pipi
parmesan, parlons-en
je fuis de partout
passe à côté de mes pompes
c'est les pompiers papa
pas pour moi, c'est pour Patrick
Parsifal, pas si facile
pas la peine
l'appelle pas
plus la peine
c'est pourri
pas grave
pas la peine
parlons-en papa
pas quoi ?
pas la peine
12:35 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2017
simple
je vais essayer de me cacher
dans une phrase simple
et simplement dans une phrase
toute simple sans
emphase ni
fleurs ou pleurs
un simple appareil
tellement simple
qu'on n'y voit goutte
09:59 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
19/04/2016
les deux eaux
l'Orient et l'Occident
un peu de silence s'il vous plait
non mais l'Orlon et l'Oxydant
et arrêtez de déconner !
l'Orlon sans rire et l'Accident sans eau
t'inquiète c'est étanche
oui c'est l'Orient ou rien
t'as bien comprenu ?
et l'Axe sans dents
pour mâcher mou
le tout étant
accidentellement
orientable
09:04 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)
04/03/2016
personnel
Je connais une personne qui est dp,
c'est à dire délégué du personnel,
ça vous en bouche un coin non ?
que je connaisse le délégué du personnel,
donc si vous avez des ennuis personnels,
parlez m'en et je retransmettrai à cette personne,
qui est délégué du personnel.
Attention les ennuis doivent être très personnels,
ne venez pas avec ceux de votre amie, votre famille ou votre chien,
juste les vôtres, personnels, inaliénables,
vos petits ennuis chéris de personne personnelle.
Vous m'en parlez, j'en parle au dp,
nous en faisons une affaire personnelle,
tous ensemble pour votre personne,
parce c'est pas normal les ennuis personnels,
enfin c'est peut-être normal mais il faut les résoudre,
et après on passe à d'autres problèmes.
Et si vous n'avez pas d'ennuis, je peux vous en trouver,
on peut s'arranger, je sais où trouver des ennuis personnels
qui ne demandent qu'à vous tenir chaud.
Après vous êtes tranquille,
une personne tranquille avec des ennuis personnels,
qui sait trouver quelqu'un qui transmettra au dp,
le délégué du personnel,
ses petits ennuis personnels.
10:23 Publié dans poésie & assimilés | Lien permanent | Commentaires (0)